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Cycle

Cinéma muet tchèque. Carte blanche au Národní filmový archiv (Prague)

Du  28/09/22  au  18/10/22 



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En présence de Michal Bregant, directeur général du NFA, et de Jeanne Pommeau, curatrice et restauratrice. En partenariat avec le Centre culturel tchèque de Paris.




Národní filmový archiv présente au public parisien un ensemble de joyaux soigneusement sélectionnés dans sa collection de films de l'ère du muet. 

Au cours des premières décennies du XXe siècle, les cinéastes, artistes et intellectuels tchèques considéraient Paris comme la capitale du cinéma. Les professionnels du cinéma conventionnel tout comme les protagonistes de l'avant-garde révolutionnaire rêvaient de ce berceau de l'art cinématographique et considéraient que Prague et l'industrie cinématographique tchèque frôlaient le kitsch.

Il y a plus de 120 ans, le tout premier homme muni d'une caméra en Bohême, Jan Kříženecký, a fait essentiellement la même chose que les pionniers partout ailleurs - nous avons toutefois la chance que la grande majorité de ses œuvres soient conservées dans nos archives, certaines sous forme de négatifs ou de tirages originaux. Pour nous, la numérisation est surtout un outil formidable pour rendre les films classiques disponibles - ainsi, vous pourrez regarder les images de Kříženecký telles qu'elles se présentent réellement de nos jours, sans l'intervention d'un restaurateur.

Le reste de notre programme est constitué de films qui ont voulu briser les frontières de la périphérie : drame social avec une touche de Kammerspiel (Telle est la vie), appropriation du style international (Paradis blanc, La Sonate de Kreutzer), romantisme poétique (Les Tsiganes), poignant et scandaleux (Erotikon et Extase) etc. Dans le cadre de ce programme, le public pourra goûter les exemples de restaurations numériques et photochimiques, comprenant des teintages et des virages.

Nous aimons remettre en question l'idée de canon, aussi j'espère que le public appréciera également notre sélection de premiers films d'animation, de non-fictions et même la bande-annonce d'un film muet. J'aimerais tout particulièrement recommander une sélection de courts métrages d'avant-garde tchèques et de courts métrages non tchèques de notre collection, parce qu'ils représentent les liens toujours fascinants à la lisière du divertissement et de l'illumination, la proximité du cinéma dit primitif et du cinéma dit radical.


Michal Bregant, Directeur du Národní filmový archiv


Le Národní filmový archiv de Prague (NFA) est l’une des dix archives cinématographiques les plus anciennes du monde. La restauration y tient une place notable et une des particularités des restaurations argentiques qui y sont menées est l’utilisation des méthodes originelles de teintage et de virage des films muets qui permet de proposer une reproduction des couleurs au plus près des copies originales.


Ce cycle met en lumière des films classiques ou méconnus tchèques réalisés entre 1898 et 1932, depuis les premiers films tournés dans les pays tchèques par Jan Kříženecký avec un Cinématographe acquis auprès des frères Lumière, jusqu’à l’aube du sonore avec le sulfureux Extase (Gustav Machatý, 1932), témoin de la ténacité de l’esthétique muette jusqu’au début des années 1930.


Si le programme « Mouvement et couleurs », constitué de courts métrages réalisés entre 1904 et 1918, donne un aperçu féérique et coloré de la palette des collections internationales du NFA, l’animation et l’avant-garde ne sont pas en reste puisque le programme « Lumière et formes » propose notamment des publicités et des films expérimentaux des années 1920 à 1930, usant de formes non-narratives ou d’impressions graphistes.


La programmation propose bien sûr de magnifiques œuvres de longs métrages de fiction dramatiques, comme Les Tsiganes de Karel Anton (1921) ou La Crucifiée de Boris Orlický (1921). Paradis blanc de Karel Lamač (1924) illustre la créativité d’une des meilleures équipes de cinéma de l’époque : le réalisateur et acteur Karel Lamač, le caméraman Otto Heller, l'actrice Anny Ondra et le scénariste Václav Wasserman. Martin Frič et Gustav Machatý apparaissent aussi au générique. Le succès international du film a fait de la plupart de ces personnalités les forces majeures de ce cinéma à l’esthétique recherchée. La photographie de L’Organiste de la Cathédrale Saint-Guy (Martin Frič, 1929), signée Jaroslav Blazek, sublime les rues de Prague et confère à la ville une atmosphère parfois expressionniste, alors que le fascinant Telle est la vie de Carl Junghans (1930), drame psychologique aux motifs sociaux s’inspirant de Zola, représente l'apogée du cinéma muet avec son langage cinématographique quasiment dénué d’intertitres, mettant l’accent sur la fonction symbolique des détails. Enfin, la comédie de Svatopluk Innemann Les Dulcinées d’un vieil apache (1927), basée sur un scénario de Josef Skružný et Elmar Klos, s'inspire largement du slapstick et constitue l'un des premiers rôles du « roi des comédiens » tchèque, Vlasta Burian.


Pour finir, l’œuvre du remarquable Gustav Machatý est inévitablement à l’honneur avec la présentation d’Extase (1932), mais également de La Sonate de Kreutzer (1927) et de son Erotikon (1928). En parallèle, nous montrons le Erotikon du suédois Mauritz Stiller (1921) qui est un parfait exemple des fructueux échanges de compétences entre archives puisqu’une copie noir et blanc a été restaurée photochimiquement par le Svenska filminstitutet et teintée par le NFA.





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