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Conférence

CONFÉRENCE : Le premier « auteur » américain ? Jean-Loup Bourget et Françoise Zamour


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Conférence : Le premier « auteur » américain ?

Jean-Loup Bourget et Françoise Zamour


De 1913 à 1982, la carrière de King Vidor est d’une longévité et d’une richesse exceptionnelles. L’œuvre est inégale, mais il s’agit bien d’une œuvre, qui a sa cohérence au-delà de ses apparentes contradictions. Le cinéaste connaît une gloire mondiale avec La Grande Parade (1925) et La Foule (1928) et avec son premier film parlant, Hallelujah (1929), trois récits unanimistes s’attachant au destin de personnages ordinaires, common men dans la tradition de Walt Whitman. Hitchcock, dans Rich and Strange, Wilder, dans La Garçonnière, imiteront des séquences de La Foule, très tôt devenu un classique. Vidor est un des rares cinéastes américains à se vouloir « auteur » tant par ses films (Notre pain quotidien [1934], où l’imitation du cinéma soviétique est patente) que par ses mémoires précoces (La Grande Parade / A Tree Is a Tree, 1953). En 1932, F. Scott Fitzgerald le qualifie de « seul cinéaste né en Amérique qui ait à la fois une personnalité intéressante et une intégrité artistique ». L’évolution idéologique de Vidor a dérouté : considérée comme un chef-d’œuvre par beaucoup, son adaptation de La Source vive d’Ayn Rand, Le Rebelle, a été reçue par d’autres comme un éloge du Surhomme et du fascisme. Plus récemment la critique féministe a réhabilité ses mélodrames (Stella Dallas, Duel au soleil, La Furie du désir). On s’attachera en priorité à la période muette (27 films), encore lacunaire, et à ses titres moins connus, dont plusieurs ont été redécouverts ou restaurés récemment : The Jack-Knife Man (film qui parmi d’autres explique qu’on ait pu définir Vidor comme « Mark Twain écrivant avec une caméra »), The Sky Pilot (western psychomachique, avec un personnage de pasteur inspiré), Wild Oranges (le Sud gothique des marécages), La Bohème (délicate adaptation de Murger, avec Lillian Gish), Bardelys le Magnifique (film de cape et épée, avec John Gilbert), Mirages / Show People (« prototype du métafilm hollywoodien », selon Marc Cerisuelo)…



* Jean-Loup Bourget est professeur émérite d’études cinématographiques à l’École normale supérieure et critique à la revue Positif. Il est l’auteur ou le coauteur de dix-sept ouvrages, dont plusieurs sont consacrés partiellement à l’œuvre muette de cinéastes : Lubitsch, ou la satire romanesque (avec Eithne O’Neill, 1987), John Ford (1990), Fritz Lang, Ladykiller (2009), Cecil B. DeMille, le gladiateur de Dieu (2013), King Vidor (avec Françoise Zamour, 2016), Sir Alfred Hitchcock, cinéaste anglais (2021). Il s’est longtemps rendu aux Giornate del cinema muto de Pordenone et fréquente aujourd’hui assidûment la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé.


** Françoise Zamour est maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’Ecole normale supérieure. Ses recherches portent essentiellement sur le mélodrame à l’interface du théâtre et du cinéma, le cinéma classique hollywoodien, les modalités de représentation du politique au cinéma. Derniers ouvrages parus : Le Mélodrame dans le cinéma contemporain, une fabrique de peuples, Presses universitaires de Rennes, King Vidor (en collaboration avec Jean-Loup Bourget), éditions Vrin, L’Epopée des petites filles, avec Deborah Levy-Bertherat, Editions L’improviste, 2020.


Inscription à la conférence à l'adresse accueil@fondationpathe.com

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