Le point commun entre Claudette Colbert, Marion Cotillard et Liz Taylor ? Cléopâtre.
Entre Steeve Reeves, Kirk Douglas et Massimo Girotti ? Spartacus.
Entre Ferdinand Zecca et Richard Burton ? Quo Vadis.
Entre Brigitte Bardot et Michel Piccoli ? Ils ont tourné dans des peplums.
Des Frères Lumière à Ridley Scott, de Maciste à Astérix, l'Antiquité a constitué le cadre d’une grande variété de films de genres. Davantage qu’à une période définie de l’histoire, ces films renvoient à une constellation d’imaginaires se référant à des périodes anciennes dans les mondes méditerranéens, égyptiens et babyloniens.
L’Antiquité au cinéma s’est, depuis ses origines, emparée de la littérature classique et des récits bibliques, mythologiques et historiques pour proposer des fresques épiques et des films d’aventures. En France, et surtout aux États-Unis et en Italie, metteurs en scène et studios ont redoublé d’efforts et de moyens pour faire revivre sur l’écran des mondes oubliés, souvent éblouissants et parfois exotiques, dont les héros imprimaient l’image par leur stature, leur sensualité ou encore leur force. Selon les époques, le spectacle de l’Antiquité filmée séduit autant qu’elle fait rire ou trembler.
Si les premières années du cinéma s'inspirent de l'Antiquité comme d'un prétexte pour faire sortir le tout nouvel art de son statut de phénomène de foire, la Rome ancienne devient au cours des années 1910 le sujet de longs-métrages italiens, aidant à la mise en place d’une filmographie nationaliste. Les studios hollywoodiens se prêtent aussi au jeu dans l’entre-deux guerres. Mais c’est surtout les années 1947-1965 qui marqueront les spectateurs, celles des peplums qui se tournaient à un rythme effréné à Rome, employant tout un star-system.
Char de Ben-Hur, costumes d’Astérix et Obélix : l’Empire du milieu ou encore robes de Liz Taylor, bijoux de Théda Bara et boucliers de Brad Pitt feront écho dans le parcours de l’exposition à de nombreux extraits de films. Pour découvrir ces différents âges d’or du film d’Antiquité, le public circulera parmi plus de 200 œuvres évocatrices non seulement de cette filmographie protéiforme et des vedettes qui l’ont incarnée, mais également des savoir-faire indispensables à la reconstitution (rêvée) de ces époques lointaines : la création de décors, de costumes et d’accessoires, ou encore les campagnes de promotion qui ont fait travailler les maîtres de l’affiche et de la photo.
S'appuyant sur les collections de la Fondation Pathé, l'exposition présentera aussi des éléments de la Cineteca di Bologna, de la Cinémathèque française, du musée de la Miniature, ainsi que les trésors de plusieurs collections privées.